Yewwuleen N°282 du mercredi 06 mai 2020

Par Amadou Ly Diome

1 – La réouverture des mosquées et l’assouplissement du couvre-feu demandés : Le Cadre unitaire de l’islam demande la réouverture des mosquées fermées pour sauvegarder la vie des Sénégalais et consolider leur résilience sanitaire, économique et sociale. Pour cette organisation islamique, cette réouverture va permettre de réarmer psychologiquement et spirituellement les musulmans contre les effets du Covid-19. Le Cadre unitaire de l’islam se fait ainsi l’écho de la demande pressante à l’État de procéder à un assouplissement progressif et réfléchi des dispositions réglementaires actuelles qui sont appliquées à nos mosquées. Un réaménagement qui devra, nécessairement, s’accompagner de dispositions concertées dont l’application rigoureuse sera de la responsabilité de tous, souligne toutefois le CUI. Entre autres mesures, il préconise la désinfection régulière des mosquées, le port systématique de masques, le lavage et la désinfection des mains, la prise de température par thermo-flash, l’utilisation obligatoire des tapis individuels, de la distanciation physique rigoureusement respectée, de l’ablution à la maison après lavage des mains au savon.

Le Cadre unitaire qui a pris toute la mesure de la situation sanitaire motivant une telle décision, propose l’assouplissement du couvre-feu nocturne de 21h 30 à 5h 00 du matin.

2 – Les cadres de la SENELEC mettent en selle les corps de contrôle financiers : Saisis officiellement, les corps de contrôle financiers que sont la Cour des comptes, l’Inspection générale d’État (IGE) et l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC), vont se pencher sur le contrat de 187 milliards de F CFA entre la Société nationale d’électricité du Sénégal (SENELEC) et Akilee, une société de services dans le secteur de l’énergie. Les cadres de la SENELEC, auteurs de la saisine, veulent que la lumière soit faite sur cette ténébreuse affaire qui continue de défrayer la chronique. Également, ils demandent une étude minutieuse sur les autres contrats de la Senelec notamment : Excelec, Nsic, Blf, Edf-In, Sonam, Amsa, ect…  

3 – Le feu couve dans le secteur de l’Énergie : Alors qu’il y a toujours de l’électricité dans l’air à la SENELEC avec le contrat nébuleux de Akilee, voilà que la presse fait état d’un autre scandale qui couve dans le secteur de l’énergie où une guerre sans merci se mène dans les coulisses. La SENELEC aurait signé un faramineux contrat avec West African Energy (WAE), une société créée par l’ancien ministre libéral de l’Énergie, Samuel Sarr. Un contrat d’achat d’énergie pour réaliser la plus grande centrale électrique de l’histoire du Sénégal d’une capacité de 300 MW et d’un montant, tenez-vous bien, de 3516 milliards de FCFA.  En effet, à raison de 56,94 FCFA le kWh pendant 25 ans, c’est 3516 milliards de FCFA garantis, soit 140 milliards par an, dans l’hypothèse d’un fonctionnement continu en base ou semi-base, selon l’expression consacrée des techniciens. Mais le plus cocasse dans ce contrat léonin sans appel d’offres, en entente directe, foulant au pied toutes les procédures jusqu’à faire pousser des cheveux blancs au ministre des Finances, c’est que la société de Samuel Sarr a été créée le 14 novembre 2019 soit… 24 heures après l’autorisation du Conseil d’administration de la SENELEC obtenue aux forceps le 13 novembre 2019. Qui dit mieux ? Dans un pays où la charrue est souvent mise devant le bœuf, et que la bonne gouvernance n’engage que ceux qui y croient naïvement, il n’y a, évidemment, rien d’extraordinaire à signaler. Mieux, renseigne nos confrères, Senelec vient de libérer il y a deux semaines 600 millions de FCFA alors qu’elle avait 3 ans pour libérer la totalité de sa participation à hauteur de 15% dans le capital de West African Energy. Fast-track aviez-vous dit ?

4 – Démarrage sous haute tension du Comité de suivi du FORCE COVID-19 : Le Comité de suivi de la mise en œuvre des opérations du Fonds de riposte et de solidarité contre les effets du COVID-19 (FORCE COVID-19) démarre ses activités ce mercredi. Le Général François Ndiaye et ses hommes vont d’abord rencontrer le gouverneur de la région de Dakar à partir de 9h30. Ensuite, il est prévu une visite sur le terrain, à 10h 30, à Guinaw-Rail, dans la banlieue dakaroise afin d’assurer le suivi des interventions entamées par Force Covid-19 notamment sur la distribution des denrées alimentaires. Des visites dans d’autres régions sont également au programme du Comité qui vise à garantir la transparence et l’impact qualitatif sur la vie des populations. Ce démarrage intervient autour d’une vive tension sur les indemnités des membres dudit comité. Le quotidien L’Observateur, dans sa livraison du mardi, indique que le perdiem de 3,5 millions de FCFA par membre est la source de discorde au sein du Comité dirigé par le Général François Ndiaye.

5 Répartition nébuleuse de l’aide à la presse : Le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) dénonce la répartition nébuleuse de l’aide à la presse par le ministère de la Communication et de la Culture. Une distribution en porte-à-faux avec les promesses faites par le chef de l’État, lors de l’audience qu’il a accordée aux acteurs des média le vendredi 27 mars 2020. En effet, le CDEPS avait obtenu du chef de l’État que le ministère de la Culture et la Communication associe les acteurs des média dans la définition des critères de répartition de l’aide à la presse et que celle-ci fasse l’objet d’un arrêté de répartition où seront dévoilés tous les bénéficiaires de cet argent du contribuable sénégalais et les montants qui leur seront alloués.

Pour Mamadou Ibra Kane et ses camarades, le ministre de la Culture et de la Communication est allé totalement à contre-courant des recommandations du chef de l’État, en distribuant l‘aide à la presse selon des critères inavouables et bafouant les règles les plus élémentaires de la bonne gouvernance, refusant de prendre un arrêté de répartition de l’argent public.

6 – La fermeture des frontières à l’aune du diktat occidental : Le Sénégal est-il véritablement maître de son destin ? Question lancinante à plus d’un titre dans ce contexte de crise sanitaire majeure où les petits poucets subissent le diktat des grands ? Voire !

Dans un communiqué rendu public, la compagnie Air France annonce déjà la reprise de ses vols vers Dakar. Alioune Sarr, notre ministre des Transports aériens, soutient, pour sa part, que les décisions du gouvernement du Sénégal sont adossées aux recommandations des experts en santé publique qui avaient recommandé de rompre la chaîne de transmission entre le Sénégal et les pays foyers de la transmission de la pandémie. Les frontières resteront-elles fermées jusqu’au 31 mai comme décidé par le Sénégal ?  Nous donnons notre langue au chat !

7 – Ouverture prochaine de centres pour asymptomatiques : Selon le Docteur Malick Ndiaye, médecin-chef de la région de Thiès, l’ouverture des centres de traitement de Guérew et de la base militaire de Thiès où seront accueillis des cas asymptomatiques de Covid-19 est prévue dans la semaine. Le centre de Guérew sera ouvert dans la semaine et la base militaire suivra. Cette mesure s’inscrit dans le cadre du changement de stratégie du ministère de la Santé et de l’Action sociale, consistant à ouvrir le centre de Guérew et la base militaire de Thiès, pour accueillir les porteurs sains du Covid-19. La température de ces cas asymptomatiques sera prise matin, midi et soir et après deux prélèvements négatifs, ils seront libérés. 

8 – L’OMS veut des essais rigoureux sur l’artemisia : Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), des plantes médicinales telles que l’artemisia annua sont considérées comme des traitements possibles du Covid-19. Cependant, souligne l’OMS préoccupée par les normes des médicaments, des essais devraient être réalisés pour évaluer leur efficacité et déterminer leurs effets indésirables. Les experts de l’OMS mettent en garde sur l’utilisation de produits destinés au traitement du Covid-19 qui n’ont pas fait l’objet d’investigations strictes. Une utilisation qui peut mettre les populations en danger et les empêcher d’appliquer des mesures telles que le lavage des mains et la distanciation physique qui pourtant sont des éléments cardinaux de la prévention de la pandémie. Cela peut aussi accentuer le recours à l’automédication et accroître le risque pour la sécurité des patients.

9 – Un jeune homme électrocuté à Thiès : Moussa Coulibaly, âgé de 28 ans et domicilié au village de Keur Ibra Fall, a été électrocuté, hier, par les fils à haute tension alors qu’il tentait, à l’aide d’une barre de fer, de cueillir des mangues. Le drame a eu pour théâtre le quartier Cité Lamy de Thiès. Moussa est décédé au cours de son évacuation au centre hospitalier El Hadj Amadou Sakhir Ndièguène.

10 – Les blouses blanches du SAMU manifestent dans la rue : Les agents du Service d’aide médicale urgente (SAMU) ont investi la rue, hier, pour dénoncer la volonté de l’administration de ne payer que 70% de leurs salaires. La manifestation s’est déroulée sur les abords des locaux du centre de santé situé sur les deux voies de Liberté 6.   

Traduction arabe : Oustaz Mansour Sène

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