1 – Le Parlement pour «déshabiller» Sonko : L’assemblée nationale va prendre les choses en main, à partir de ce jeudi, en ce qui concerne la procédure de levée de l’immunité parlementaire de Ousmane Sonko, convoqué par la Section de recherches relativement aux accusations présumées de «viols répétitifs et menaces de mort» qui pèsent sur lui. Après la transmission du rapport d’enquêtes au procureur de la République, les membres du bureau du Parlement, ainsi que ceux de la Conférence des Présidents sont convoqués demain 11 Février 2021 à la salle du nouveau bâtiment à 12h précises par Moustapha Niass. Même si l’ordre du jour n’a pas été précisé, tout indique que le but de la manœuvre est de «déshabiller» le principal leader de l’opposition afin de le livrer à la justice.
2 – Bignona se rebelle et l’armée se déploie : La capitale dakaroise n’est pas le seul théâtre des manifestations des militants et sympathisants de Pastef/ Les patriotes qui dénoncent et s’opposent à une «machination politique» contre leur leader Ousmane Sonko accusé de «viols répétitifs et menaces de mort» à l’encontre de Adji Sarr, une employée de l’institut «Sweet Beauté». En effet, aussi bien dans la diaspora qu’à l’intérieur du pays, les manifestations de soutien se sont multipliées. À Bignona, un des bastion de Pastef dans le sud du pays, les pro-Sonko ont délogé, hier, les élèves des établissements de la commune, bloqué ses principales artères et vandalisé certaines enseignes. Il a fallu un déploiement de l’armée pour calmer les ardeurs. Deux personnes dont le coordonnateur départemental des jeunes patriotes, Lamine Badji, ont été arrêtées et 2 blessés graves (un gendarme et un élève) enregistrés. Des dizaines de femmes ont ainsi pris d’assaut les locaux de la préfecture de la localité pour réclamer la libération des jeunes manifestants arrêtés.
3 – Plus de 45 interpellations : Le premier bilan des manifestations de pro-Sonko dans la capitale sénégalaise fait état de 45 individus arrêtés par les forces de sécurité publiques. En attendant les autres arrestations grâce au système des vidéos de surveillance, tout ce beau monde sera poursuivi pour «rassemblement interdit et atteinte à la sûreté de l’État, sédition, destruction de biens publics et destruction de biens privés».
4 – Guirassy chez son collègue Sonko : L’honorable député Moustapha Guirassy était, hier matin, à la cité Gorgui, pour soutenir son collègue Ousmane Sonko. Pour l’ancien ministre de la Communication sous le régime libéral de Abdoulaye Wade, cette affaire ressemble à un complot dans le but d’éliminer un opposant redoutable. À ses collègues de la majorité, l’honorable député qui garde sa neutralité, a indiqué que cette élimination systématique des opposants n’est pas une bonne chose pour le gouvernement et a soutenu que c’est le peuple qui s’est manifesté de manière spontanée.
5 – Un dossier d’une «vacuité extraordinaire» : Pour Me Khoureychi Ba, du pool d’avocats de Ousmane Sonko, ce dossier est d’une «vacuité extraordinaire». Devant le micro de nos confrères de Igfm, l’excellent avocat a soutenu que le dossier a été monté à la hâte et très mal. Et de poursuivre : «Je pense qu’un scénariste moyen de petits films à l’eau de rose, un film de Bollywood, en rirait. Ce n’est pas très sérieux, pas très rigoureux. L’accusation est très bancale et je doute que des gens sérieux puissent investir leur énergie dans la poursuite d’un tel dossier, au risque de se décrédibiliser, au risque d’entacher durablement l’image du Sénégal. Si on va vraiment jusqu’à solliciter les honorables députés pour la levée de l’immunité parlementaire de leur collègue Ousmane Sonko, parce qu’ils ne sont mus que par la haine, ils vont causer un grand tort aux Sénégalais, à l’image de notre pays. Parce que la poursuite de cette affaire va receler énormément de désagréments pour nous tous, mais surtout pour les auteurs de cette cabale sans nom».