Par Amadou Ly
1 – La direction du Parti socialiste impliquée dans le recrutement des nervis : La Place de la Nation a été le cadre, hier, d’une manifestation qui a rassemblé une foule monstre. Les populations, venues de tous les coins de la capitale ont massivement répondu à l’appel du Mouvement pour la défense de la démocratie (M2D). Une manifestation où des femmes étaient également au premier plan pour marquer la journée internationale de la Femme.
Dans la soirée, le maire de Sacré-cœur/Mermoz, Barthélemy Dias a révélé sur le plateau de Sen Tv que la direction du Parti socialiste est impliquée dans le recrutement et l’hébergement des nervis qui semaient la terreur lors des manifestations. Il soutient détenir des preuves de cette implication. D’après nos recoupements, le cerveau serait Aly Mané responsable parti socialiste et membre Benno bokk yaakar qui répondrait aux initiales A. M décrit par Barthélemy Dias.
2 – Dix morts et près de 600 blessés : Selon la Croix-Rouge sénégalaise, les manifestations de ces derniers jours ont fait une dizaine de morts. Les interventions dans la région de Dakar notamment à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD), à Mbacké et Touba, Bignona et Ziguinchor ont permis de recenser 590 manifestants blessés et secourus par 316 volontaires engagés, répartis dans 36 équipes d’intervention opérationnelles. Dans sa déclaration à la presse, Ousmane Sonko a donné la liste des 10 morts. Il s’agit de Baye Cheikh Diop, 17 ans (Yeumbeul), Cheikh Coly, 20 ans (Bignona), Famara Goudiaby, 20 ans (Bignona), Pape Sidy Mbaye, 20 ans (Keur Massar), Cheikhouna Ndiaye, 21 ans (Parcelles Assainies), Sadio Camara, 18 ans (Diaobé), Mansour Thiam (Dakar), Moussa Dramé, 35 ans (Ndoffane), Alassane Bary, 17 ans (Centenaire), Bourouma Sané 12 ans.
3 – Le couvre-feu allégé : Attendu depuis le début de la crise qui a fait une dizaine de morts et des centaines de blessés, le chef de l’État, Macky Sall, est finalement sorti de son mutisme pour inviter les populations au calme et à la sérénité. Il a déclaré avoir compris la jeunesse en proie à une crise endémique engendrée par la pandémie de Covid-19. Par la même occasion, il a allégé les horaires du couvre-feu qui passe de 21h/ 05h à 00h/05h du matin.
4 – Sonko sous contrôle judiciaire : Le leader du Pastef a été placé, hier, sous contrôle judiciaire par le Doyen des juges d’instruction, Samba Sall. Une mesure qui limite les libertés de l’homme politique et qui peut-être considérée comme une épée de Damoclès sur sa tête. Le mis en cause qui a salué l’engagement du peuple dont la souveraineté a finalement pris le dessus a demandé à celui-ci de maintenir la mobilisation et de se tenir prêt pour des manifestations pacifiques et épisodiques dans les différentes régions. Il a accusé aussi le président de la République qu’il a disqualifie pour un 3e mandat de haute trahison.
5 – Décrispation de la crise : Le pouvoir a lâché, hier, du lest afin de décrisper la crise qui secoue le pays depuis quelques jours. C’est dans cette optique que des citoyens arrêtés et dont le seul tort était d’exercer leur droit à la manifestation ont été remis en liberté. Il en est ainsi de Cyril Touré dit Thiat du mouvement Y’en a marre et tous les manifestants placés en garde à vue à la Gendarmerie de Thiong.