Par Amadou Ly Diome
1 – Le projet de loi passe comme lettre à la poste :L’Assemblée nationale a examiné et adopté, hier, en procédure d’urgence, le projet n°10/2021 modifiant la loi n°65-60 du 21 juillet 1965, portant code pénal. Un projet qui a enregistré 70 voix pour et 11 contre. La séance, pour le moins houleuse, a été émaillée d’incidents. Selon le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Malick Sall, « le texte règle les problèmes de blanchiment de capitaux, de financement du terrorisme et de la piraterie maritime ». Pour l’opposition, il s’agit tout simplement d« une loi liberticide ».
2 – Les organisations de la société civile pour le retrait du projet de loi :Pour les organisations de la société civile comme la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho), la Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH) et Amnesty international/Sénégal, le retrait du projet de loi et l’organisation d’un débat national sur la question sont nécessaires pour aboutir à un consensus national sur la définition et les modalités de lutte contre le terrorisme. Elles ont exprimé leur position dans un communiqué conjoint. Selon les droits-de-l’hommiste, «une telle loi remettrait substantiellement en cause l’exercice des libertés et droits reconnus par la Constitution sénégalaise et garantis par les lois de la République, particulièrement le droit à la manifestation et la liberté d’expression. Elle serait également en porte-à-faux avec les engagements souscrits par le Sénégal dans le domaine des Droits de l’homme, aussi bien au niveau africain qu’au plan international».
3 – Le M2D condamne et liste les arrestations :Dans un communiqué public, le M2D condamne et assimile l’arrestation de ses militants à la place de la Nation comme un acte de “kidnapping ». Tour en réaffirmant son opposition au projet de loi modifiant le Code pénal et exigeant son retrait inconditionnel, le M2D qui maintient son appel à la résistance liste les personnes arrêtées dans le cadre de la lutte pour les libertés. Il s’agit de Nit Doff (Rappeur), Kilifeu (Y’EN A MARRE), Simon Kouka (Y’EN A MARRE), Guy Marius SAGNA (FRAPP), Aliou Sané (Y’EN À MARRE), Docteur Babacar Diop (FDS), Bentaleb SOW (FRAPP), Mamadou Gadio (FRAPP et Doy Na), Tiger (Y’EN A MARRE), Kandji (Y’EN A MARRE), Clédor Sène (Coalition Le Peuple), Maimouna Bousso, ainsi que de nombreux autres citoyens anonymes.
4 – Journée intifadesque à l’UCAD :Les étudiants de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar ont également joué leur partition dans la journée d’hier que d’aucuns prédisaient électrique. Malgré les mesures de sécurité prises par les autorités pour isoler le temple du savoir, les étudiants ont manifesté et eu leur journée intifadesque qui a occasionné de nombreux blessés surtout au niveau du Pavillon A.
5 – Mandat de dépôt pour les danseurs de Waly Seck :En garde à vue dans les locaux de la brigade des mœurs, les deux danseurs de Waly Seck, ont été finalement déférés hier et placés sous mandat de dépôt par le juge d’instruction pour attentat à la pudeur. Ameth Thiou et Eumeudy Badiane, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, vont séjourner à la prison du Cap Manuel en attendant leur jugement. En ce qui concerne le chanteur Waly Seck entendu par les enquêteurs, il a été laissé libre de rentrer chez lui.