Il y a des histoires qui prêtent à rire, tout comme il y en a d’autres qui prêtent à pleurer par leur tristesse. L’histoire de Khadija et de son époux Serigne Ngor Dia est, elle, des plus émouvantes, instructives et belles. Encore plus que celle de Roméo et Juliette, cette tragédie de William Shakespeare. Dans celle du couple Dia, aucun soubassement de haine n’entrave cette magnifique union qui a scellé le destin des deux protagonistes. Pour comprendre et mieux apprécier cette belle histoire, un regard sur le rétroviseur ne serait assurément pas dépourvu d’intérêt.
Belle jeune fille à la noirceur d’ébène, Léontine Basse, agent de santé à l’hôpital D’Albi, la plus grande structure hospitalière de Toulouse, une commune du Sud-ouest de la France, est une bonne chrétienne qui s’adonne aux mondanités de la vie, propre aux jeunes de son âge. Mais elle garde toute sa dignité et préserve les valeurs morales de sa société d’origine. En 2011, elle rencontre Serigne Ngor Dia de l’illustre famille d’un des Cheikh de Serigne Touba le fondateur du mouridisme, Serigne Mor Dia. Fils de Serigne Moussa Dia, Serigne Ngor en intelligence avec ses autres frères perpétue la tradition et s’inscrit en droite ligne sur l’héritage légué par ces hommes de Dieu. Il a fait du Coran, le livre saint et des Qacida, son leitmotiv, son inspiration et compagnon de tous les jours. C’est d’ailleurs à ce titre que ce natif de Ndiar, une bourgade dans la commune de Bayakh, dans la région de Thiès, a repris le centre d’enseignement coranique ou daara laissé par son père dans le village de Mboulakhtene, situé de l’autre côté dans la même région mais à 18 km par piste latérite après Khombole. Le daara Iqra. Non voyant, Serigne Ngor Dia prend intégralement en charge les jeunes pensionnaires du daara venus de tous les coins du pays.
Donc, les deux jeunes gens se rencontrent et scellent leur union. Aucune contrainte n’a été imposée à Léontine Basse qui conserve sa religion. Mais à force de voir son conjoint polygame adorer son Seigneur comme nul autre avec le Coran en bandoulière, Léontine commence à s’intéresse au Livre saint et finit par embrasser l’Islam deux ans plus tard, en 2013. Elle prend le nom de Khadija, celui de l’illustre épouse de la meilleure des créatures, Seydina Mohammed (PSL). Elle apprend les versets et sourates du Coran, les Qacida et les récite par cœur. La nouvelle Khadja Dia ne veut pas s’arrêter en si bon chemin. S’inspirant des bienfaits de son époux qui multiplie les efforts pour prendre en charge les jeunes pensionnaires du daara Iqra et qui n’hésite jamais à soulager, sans tambour ni trompette, des nécessiteux, Khadija se lance à la course des hassanate. Elle veut comptabiliser le maximum de bonnes actions dans sa vie pour accéder au paradis céleste mais, surtout, pour retrouver dans cette autre vie son époux pour un compagnonnage éternel. Et pour ce faire, rien de mieux que de faire aussi bien que lui. Elle se dévoue à son ménage, n’hésite pas, lors de ses vacances, à laisser son époux à Ndiar pour aller s’occuper des jeunes pensionnaires du daara et d’y passer des nuits dans des conditions précaires. Elle remarque, en ces lieux, que la brave dame, Woré, qui fait la cuisine pour le daara se tape tous les jours 1 km de marche pour faire le marché dans un village voisin. Khadija réfléchit à la situation et ne dit rien. De retour à Toulouse, elle mobilise ses ressources et dépense sans compter pour constituer un magasin de vivre au sein même du daara. Des denrées de première nécessité aux pâtes bolognaises en passant par les médicaments de premiers secours entre autres, Khadija n’oublie rien. Elle revient ainsi au pays et met son idée à exécution au grand bonheur des pensionnaires du daara, de la brave Woré qui n’aura plus chaque matin qu’à se servir à souhait pour concocter les plats de son choix. Ce magasin de vivre d’une valeur inestimable a été ouvert, ce mercredi 22 septembre 2021, par Serigne Cheikh Dia, khalife de Serigne Moussa Dia, en présence de Serigne Ngor Dia, de Fallou Sow venu de Diourbel et d’autres notables. Le magasin a été baptisé « Yonnu Yiw » ou le chemin des bienfaits. Une initiative salutaire et d’une rare générosité qui doit inspirer tout un chacun sur ce bref passage terrestre. Une œuvre à pérenniser et qui doit nécessiter le concours de toutes les bonnes volontés afin que ce magasin ne désemplisse jamais. Puisse Dieu préserver ce couple en quête perpétuelle de hassanate et les consolider dans une vie éternelle ici-bas et dans l’au-delà. Sendaaras vous fera également vivre ces moments forts, IN CHA ALLAH, en début de semaine prochaine sur sa chaîne YouTube. Quand on vous disait que cette histoire est plus belle que celle de Roméo et Juliette, parce que basée sur l’adoration exclusive du seul maître de l’univers : ALLAH !