GÁN GUI PAMOD : Cursus dans les daaras modernes

Dans le cadre de la deuxième composante du Programme de modernisation des daaras, 360 enseignants (Maîtres coraniques, enseignants arabes et enseignants français) recrutés parmi les populations et titulaires d’un BAC, ont été formés pour les 32 daaras non publics. 32 directeurs de daaras non publics ont fait également l’objet de formation en gestion administrative. Pour ce qui est des daaras publics, le Coordonnateur du PAMOD précise qu’il est toujours du ressort de la direction des ressources humaines du ministère de l’Éducation nationale. Et d’ajouter : “Là aussi, il va falloir recruter 32 directeurs de daaras modernes, 7 maîtres coraniques, 5 maîtres de français et 5 maîtres d’arabes qui seront des fonctionnaires et affectés dans les daaras modernes dès l’ouverture des classes”.
Il faut préciser que cette modernisation des daaras n’a pas pour vocation de faire disparaître les daaras dits traditionnels mais de les inscrire dans un processus de développement. À titre d’exemple, les daaras de Serigne Mor Mbaye Cissé de Diourbel et Serigne Amadou Sall de Matam qui ont plus de 100 ans d’existence, resteront des daaras traditionnels mais vont évoluer en daaras modernes. Le but étant de faire disparaître cette précarité et tout ce qui n’est pas conforme avec ce concept de modernité.
Dans le daara moderne, l’enfant y est accepté à l’âge de 5 ans. Il fait 3 ans de mémorisation uniquement de la 1ère partie du Coran. Il ajoute 2 ans, donc 4e et 5e année, il mémorise la deuxième partie du Coran. Il termine à la 5e année. Maintenant, entre la 3e et la 4e année, il entame les enseignements de base en français (Niveau CI, CP et C1). Il fait ses trois niveaux en 2 ans en même temps que l’arabe. A partir de la 6e année, l’enfant est réputé avoir mémorisé l’ensemble du Coran. Il continue certes avec des enseignements religieux islamiques mais en même temps, il poursuit ses études en français niveau C2, CM1, CM2. Ainsi, quand il termine son cycle de 8 ans, il aura le même profil que son congénère de l’école classique française qui débute à l’âge de 7 ans et pourra concourir au CFEE et à l’Entrée en 6e. Une fois le CFEE et l’Entrée  en 6e obtenus, il pourra choisir d’aller continuer son cursus dans les collèges d’enseignement moyen secondaire, ou dans les écoles bilingues franco-arabes, ou bien d’embrasser une filière professionnelle.
Ce qui fait qu’au final, le problème crucial des dongo daaras qui, s’ils ne se retrouvaient pas dans les rues, devaient apprendre des métiers comme la menuiserie, la maçonnerie ou le commerce pour espérer émigrer ne se posera plus. Ils vont remplir la volonté de leurs parents de les voir mémoriser le Coran mais vont également avoir un cursus normal qui va les amener à devenir des journalistes, magistrats, avocats, ingénieurs, médecins… Il n’y aura plus deux types d’enfants sénégalais !

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