Par Amadou Ly Diome
1 – Yaya Jammeh accusé de violences sexuelles :
Un rapport de l’Ong Human rights watch épingle le président déchu gambien, Yaya Jammeh pour des faits délictuels, se basant sur des témoignages de femmes l’accusant de violences sexuelles. Quatre femmes, quatre histoires poignantes.
Extraits des témoignages de l’une d’elles : Fatou (Toufah) Jallow. Alors qu’elle était étudiante en art dramatique, Toufah Jallow a été sélectionnée pour le concours de beauté « du 22-Juillet » (du nom du coup d’État de Jammeh) organisé par le ministère gambien de l’Éducation nationale en décembre 2014. Le concours se tenait devant un public composé de ministres du gouvernement, de média, de membres de sa famille et d’amis. Il était diffusé en direct à la télévision nationale. Cette année-là, Jallow a été élue « reine de beauté ». Aucune somme n’était fixée (pour le prix remporté). Cela dépendait de l’humeur du président. Elle a reçu un coup de téléphone de Jimbee Jammeh, la cousine du président, lui demandant d’assister à un évènement à la State House. Elle a essayé de décliner, mais Jimbee a insisté et ordonné à ses collègues d’appeler la famille de la jeune femme.(…) Elle a expliqué qu’en juin 2015, Jimbee Jammeh lui avait dit qu’en tant que reine, elle devait se rendre à la State House pour une cérémonie religieuse marquant le début du Ramadan. Elle a pensé que les autres finalistes seraient là également, mais Jimbee l’a amenée dans une pièce où Yahya Jammeh est apparu peu après, avant de l’enfermer dans une pièce adjacente (…)
« Son visage avait changé, ses yeux étaient injectés de sang, il était très différent de l’homme qu’il avait été auparavant. Il a dit : Aucune femme ne me rejette. Tu penses t’en tirer à si bon compte ? » À ce moment-là, il l’a giflée, et elle est tombée sur une chaise. « Il hurlait : Ça aurait pu être si bien, car j’étais amoureux de toi, mais tu as voulu te la jouer féministe avec moi !' » Elle se rappelle d’avoir hurlé avant qu’il ne la gifle à nouveau, lui ordonnant de se taire. Puis lui a injecté une substance dans le bras au moyen d’une seringue. Toufah Jallow a tenté d’atteindre la porte, mais il l’a prévenue : « Si tu fais un seul mouvement, je te tue de mes mains. » Puis il a relevé sa robe et a dit « On va bien voir si tu es vierge. » Il lui a alors immobilisé les mains et l’a violée, avant qu’elle ne perde connaissance. Lorsqu’elle s’est réveillée, Jammeh lui a ordonné : « Va-t’en d’ici ! » Alors qu’elle s’enfuyait, un des collaborateurs du président nommé King Papa lui a dit : « C’est le président et nous ferons tout pour le protéger. »
2 – Les auditions se poursuivent à la DIC :
Les témoins continuent de défiler dans les locaux de la Division des investigations criminelles pour aider à la manifestation de la vérité dans l’enquête du scandale présumé de corruption à 10 milliards de dollars qui défraie la chronique. Après Babacar Mbaye Ngaraaf, Mouth Bane et Pierre Goudiaby Atepa entres autres, c’était au tour de l’ancien ministre conseiller en charge de la communication de la Présidence, El Hadji Hamidou Kassé et de l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye de faire face, hier mercredi, aux enquêteurs.
M. Kassé dont la sortie sur le plateau de Tv5 monde, dans son Journal Afrique, est toujours sujet à différentes interprétations, a tenu, à sa sortie d’audition, à rassurer ses amis, parents et camarades de parti qu’il est toujours sur les mêmes positions de combat. «Toute ma vie, se défendra t-il, a été un combat pour la justice, l’égalité et la vérité. Je n’ai jamais cherché à enfoncer qui que ce soit, à fortiori Aliou Sall. Mais on verra bien la vérité. En attendant il faut que la sérénité reviennent dans ce pays»
3 – Le procureur de la République dans l’œil du cyclone :
Après Clédor Sène, le premier à se rendre dans les locaux de la Dic pour répondre à l’appel à témoins de procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye, dans le cadre de l’enquête sur le scandale présumé de corruption sur nos hydrocarbures alors que le dossier n’était même pas transmis aux enquêteurs, la patronne de l’OFNAC, Mme Seynabou Ndiaye Diakhaté de «conseiller» au maître des poursuites de se pencher véritablement sur les rapports transmis à son bureau et de saisir les juges d’instruction pour la suite réservée à ses affaires. «Nous ne travaillons pas pour le procureur de la République, a rappelé Mme Diakhaté. Nous sommes une institution et avons nos propres règles et notre propre canevas de travail. Si le procureur avait fait son travail, certaines questions ne remonteraient pas à la surface. Nos rapports dont celui sur Pétrotim sont sur sa table».
Réagissant à la sortie de la patronne de l’OFNAC, le directeur exécutif d’Amnesty Sénégal, Seydi Gassama pense que «ceci est d’une extrême gravité. Cette sortie prouve encore que la justice du Sénégal est à la solde de ll’Exécutif sur l’affaire Aliou Sall-Pétrotim-BBC». Et Seydi Gassama se désole «que le procureur de la République ait reçu 19 rapports des corps de contrôle de l’Etat et qu’il se soit assis dessus sans rien faire, en l’occurrence le dossier Petro-Tim pour lequel il a lancé des appels à témoins. Cela montre, encore une fois, combien ce procureur-là est soumis à l’Exécutif, qu’il ne fait absolument rien tant que cela met en cause les personnes qui sont proches du pouvoir actuel. Nous avons vu comment, par une vitesse supersonique, il a traité le dossier de Khalifa Sall. Comment le rapport sur la Mairie de Dakar a été transmis à ce procureur-là. Et comment il a diligenté et l’a traité à une vitesse jamais atteinte dans l’histoire judiciaire du Sénégal. Donc, encore une fois, ce sont ces pratiques-là qui viennent contribuer à discréditer la justice sénégalaise».
4 – Les chemins de fer bientôt relancés :
Le démarrage des travaux de relance des chemins de fer, renseigne l’Aps, est prévu le 1-er juillet. Une délégation de Dakar Bamako Ferroviaire conduite par l’administrateur de ladite société est présentement à Bamako, selon la même source.
’’La direction générale est engagée dans le lancement des travaux qui démarre le 1-er juillet’’, selon une source contactée par l’APS, en réaction à un mouvement d’humeur, mercredi à Thiès.
Des cheminots réclament deux mois de salaire et fustigent le manque d’information sur la gestion du dossier de DBF dont l’activité est à l’arrêt depuis près d’un an.
Traduction arabe : Oustaz Mansour Sene
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