Yewwuleen N°278 du mardi 28 avril 2020

Par Amadou Ly Diome

1 – Surcharge au Centre de Darou Marnane :D’une capacité de 31 lits, le centre de Darou Marnane héberge, à ce jour, 52 patients sur les 72 cas identifiés dans la ville sainte. En plus de disposer d’un nombre limité de lits, Touba la deuxième ville la plus touchée par la pandémie – après Dakar le nouvel épicentre – ne compte pas un seul appareil respiratoire. D’ailleurs, la patiente enregistrée comme le 9ecas de décès du Sénégal est morte parce qu’elle avait besoin de l’assistance du précieux appareil, malheureusement indisponible dans la localité. L’autre problème récurrent de Touba reste la mauvaise prise en charge des cas contacts ou suspects qui sont livrés à eux-mêmes après les prélèvements d’usage. Ainsi, ils ont le temps de répandre davantage la maladie dans la cité s’ils sont infectés. La prise en charge n’étant véritablement effective qu’après confirmation des examens virologiques.

2 – Malaise entre le Pr Seydi et la tutelle :La dernière sortie du Pr Moussa Seydi, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital Fann, dénonçant la situation dans laquelle il a trouvé le service de réanimation de l’hôpital de Ziguinchor, n’aurait pas plu à la tutelle. Pourtant la structure sanitaire régionale ne dispose même pas de service de réanimation dans un contexte marqué par la pandémie du Covid-19 avec des cas graves nécessitant des appareils respiratoires. Une position largement partagée par le Forum Civil qui regrette cette posture des administratifs du ministère de la Santé, qui ont tort de s’en prendre au Pr Moussa Seydi. Pour Birahim Seck qui soutient l’éminent professeur, les hôpitaux ont besoin de matériel pour faire face convenablement à cette épidémie.

3 – Manque notoire de respirateurs :La bonne nouvelle vient del’École polytechnique de Thiès. Alassane Diène, le directeur de cet établissement assure que l’appareil qui permet d’assister les patients en détresse respiratoire est en phase d’être réalisé. À l’en croire, le 4e prototype qui doit intégrer les recommandations des médecins spécialistes est en phase terminale. Le Sénégal ne compte qu’une dizaine des respirateurs dans ses hôpitaux. D’où la mise sur pied par les ingénieurs de l’école polytechnique de Thiès d’un appareillage qui pourrait aider les patients en état grave du Covid-19.  

4 – Le CNRA et le CDEPS au secours des chaines de télés :Dans un communiqué conjoint rendu public, le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) et le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEPS) expriment leur opposition à la décision étatique de rendre le port du masque obligatoire sur les plateaux de télévision.  Les deux entités, régulateur et patronat du secteur, ont ainsi rencontré les autorités afin de déterminer les conditions dans lesquelles les animateurs d’émission et leurs invités pourront ne pas porter de masque. Désormais, les plateaux de télé ne peuvent plus avoir plus de 5 invités, en plus des animateurs, dans le strict respect de la distanciation sociale durant les émissions.

5 – Pas de déficit de stock de chloroquine :Le Sénégal est loin d’épuiser son stock de chloroquine. L’assurance est du DrAnnette Seck Ndiaye de la Pharmacie nationale d’approvisionnement (PNA) qui rejette le lien entre la baisse du taux de guérison (1 seul enregistré hier) avec des rumeurs d’épuisement du stock de chloroquine. Selon la responsable de la PNA, le Sénégal qui n’a pas encore épuisé son premier stock, a encore reçu la semaine dernière 66 mille doses de chloroquine de la part de Sanofi.  

6 – Le dépistage massif pas à l’ordre du jour :Depuis l’apparition de la maladie le 2 mars dernier sur notre sol, 11 032 examens virologiques ont été réalisés par les services du ministère de la Santé et de l’Action sociale. L’Institut Pasteur en a réalisés 10 354 et l’Institut de Recherche en Santé de Surveillance Épidémiologique et de Formation de Diamniadio (IRESSEF) 678. Pour le Dr Abdoulaye Bousso, des dépistages massifs pourraient être faits si les autorités arrivaient à disposer des tests de diagnostic rapides et validés par l’OMS. 

7 – Urgences sanitaires nocturnes :Dans un communiqué rendu public, la Brigade nationale des sapeurs pompiers exprime sa disponibilité pour assister les populations en cas d’urgences sanitaires nocturnes. Elle rappelle que ses éléments restent disponibles 24h/24 et joignables sur le 18 ou bien le numéro fixe de la caserne la plus proche. 

8 – L’UEMOA en récession en cas de persistance de la pandémie :Selon le président ivoirien Alassane Ouattara, président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), les pays de la zone pourraient entrer en récession en cas de persistance de la pandémie de la maladie à coronavirus jusqu’à la fin de l’année 2020. Une annonce faite hier lors d’une session extraordinaire en visioconférence de l’instance sous régionale. Le taux de croissance moyen, en 2020, dans l’Union, ressortirait à 2,7%, soit une réduction de près de quatre points de pourcentage par rapport à la prévision initiale de 6,6%.

9 – Tour du monde de la pandémie :Selon le Président américain Donald Trump, la Chine aurait pu éviter la propagation de la maladie. Les Etats-Unis qui comptabilisent plus d’un million de personnes contaminées ont enregistré 1330 morts en 24 heures. Le déconfinement amorcé au Canada est en ordre dispersé alors qu’il est progressif au Nigeria. 3.050.584 personnes sont contaminées au Covid-19 dans le monde. 

10 – Une saison des pluies globalement humide :Les prévisionnistes d’un forum, en ligne, organisé par le Centre régional AGRHYMET, l’ACMAD et les services météorologiques et hydrologiques (SMNH) des pays d’Afrique de l’Ouest et du Tchad, en partenariat avec l’Organisation météorologie mondiale (OMM), évoquent une saison des pluies 2020 globalement humide dans la zone sahélienne, avec des quantités de pluies supérieures à équivalentes aux moyennes saisonnières de 1981-2010. Ils prévoient un démarrage précoce à normal, une fin tardive à normale, des séquences sèches plus courtes en début de saison et moyennes vers la fin de saison. Au regard des cumuls pluviométriques globalement supérieurs à la moyenne et des écoulements des cours d’eau excédentaires, les risques d’inondations sont élevés. 

Traduction arabe : Oustaz Mansour Sène

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