Des leçons de « Al isrâ wal mi ‘râj »

Salam, paix sur vous

Voici ce que j’ai dit dans mon dernier post : «Au-delà des divergences sur le mois et l’année, rien que d’y penser, ce miracle de « al isrâ wal mi ‘râj » me donne un frisson que des mots ne peuvent exprimer.» Je voudrais rajouter que néanmoins, on peut en tirer des enseignements clés :
1) Littéralement,  » isrâ » veut dire voyage de nuit et « mi ‘râj », montée au ciel ;

2) C’est de « Al masjidul Haram », la mosquée sacrée sise à la Mecque que le voyage de nuit a commencé pour aboutir à la cité de Jérusalem où se trouve « Al masjidul aqsâ » (la mosquée la plus éloignée) – (Coran 17 : 1) ;

3) La montée au ciel, elle, s’est faite de la cité de « Al masjidul Aqsâ » à la proximité d’Allah, créateur et maître des mondes, au-delà de « sidratul muntahâ » (Coran 53: 18) ;

4) L’individu musulman doit croire à la réalité de ce voyage miraculeux qu’Allah (SWT) a réservé à Muhammad (SAWS), le sceau des prophètes (paix sur eux) au-delà de ce que nos sens peuvent percevoir et que notre raison peut cerner ;

5) Que diront alors les sceptiques de la montée au ciel de Jésus, le fils de Marie, de l’endormissement des jeunes de la caverne plus de 300 ans, etc. ;

6) Nous sommes dans le domaine des réalités du « ghayb » auxquelles seule la foi permet d’accéder car elle permet d’accueillir la révélation (le wahyu) comme supplément à la raison et aux sens ;

7) Certains commentateurs du Coran tirent de cette expression « la plus éloignée », sous-entendue, de la Mecque, que l’édification de la mosquée du prophète (SAWS) allait advenir entre les deux ;

8) On rencontre souvent l’expression « la mosquée éloignée », ce qui relève d’une erreur de traduction ;

9) Ce miracle qui donne le frisson s’inscrit dans la continuité et le parachèvement de l’islam, la religion de tous les prophètes et de ceux et celles qui les ont suivis ;

10) A la Mecque et jusqu’à 17 mois après l’arrivée à Yathrib, future Médine, le prophète (SAWS) et ses compagnons ont accompli la prière en direction de « baytul maqdis » (la maison sanctifiée) de Jérusalem ;

11) Ayant reçu l’information du changement de direction vers la Kaaba, les musulmans qui priaient dans la mosquée de Qubâ changèrent de position en pleine prière (Coran 2 : 142-145) ;

12) Ce changement de Qibla était une épreuve et aussi le signe d’un retour à la Maison-mère, la Kaaba, construite ou reconstruite par le patriarche Abraham aidé de son fils Ismaël (paix sur eux) ;

13) C’est suite à l’œuvre de la Kaaba qu’Abraham a invoqué Allah (SWT) pour que de la descendance d’Ismaël sorte un messager qui n’est autre que Muhammad (SAWS) – (Coran 2 : 129) ;

14) Cette invocation d’Abraham est à mettre en lien avec l’annonce de Jésus (Coran 61 : 6), le fils de Marie (paix sur lui) conformément au hadith authentique : «Je suis l’invocation de mon Père Abraham et c’est Jésus, le fils de Marie qui a été le dernier à annoncer la bonne nouvelle de ma venue» ;

15) C’est suite à son entretien avec Allah (SWT), Maître et Créateur des mondes que le prophète revient sur terre avec l’obligation salvatrice de cinq Salât quotidiennes ;

16) C’est l’archange Jibrîl (paix sur lui) qui vient lui enseigner les modalités et les horaires de ces cinq prières ;

17) Tout de la Salât, les «churût» (conditions), les «arkân» (piliers), les wâjibât (obligations) et les «sunan» (actes complémentaires non obligatoires) font d’elle un moyen irremplaçable pour rester en lien avec Allah (SWT) tout en étant dans ce monde-ci.

18) La dernière recommandation du sceau des prophètes (SAWS) pour sa Oumma avant d’être rappelé au «rafiqul a’lâ» (Allah – SWT – le Compagnon suprême) a été : as-salât, as-salât…

Plaise à Allah (SWT) de nous faire aimer la Salât et de nous accorder les bienfaits inestimables y afférents.

Imam Makhtar Kanté

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